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Mélusantrine
La fée Melusantrine m’apparaitrait-elle dès que je franchirais la porte de cet étrange jardin ? En fait, je ne vis d’abord qu’une teinte glauque où la lumière brillait en longue raies obliques d’or et d’argent, poussières de souvenir qui flottaient dans l’air et s’ébrouaient en tourbillons nacrés.
Je m’imaginai qu’elle se présenterait comme un sphinx, qu’elle prétendrait me manger si je ne répondais aux questions absurdes qu’elle me poserait de sa voix au pharynx ténébreux, éraillé par le sable et le sel du désert où elle trônait habituellement. Qu'elle sortirait d’une crypte étrange, le crane chauve, le nez busqué, marchant de travers dandinant une bedaine distendue ; je pensais que d’un sourire carnassier sortirait l’odeur sulfureuse d’ail à faire fuir un vampire ; que son air bonasse masquerait une hypocrisie pleine de sous entendu politique…
Eh bien non ! Quand mes yeux se furent accoutumés à cette lumière fantasmagorique ; je la vis assise sur une pierre cubique noire entourée d’un monceau de pyramides égyptienne. Silencieuse elle regardait dans l’eau cristalline tournoyer en rond une multitude de poissons rouge orangé. Sa chevelure étrange et mordorée aux reflets roux, ondulant en vague de feu. Elle leva des yeux de jade d’où jaillirent des éclairs azurés. De sa bouche de rubis une odeur de liliacée s’échappait et se mêlait à celle des grappes des lilas blancs et pourpres, elle prononçait des paroles sans remuer les lèvres : « Viens à moi, aux couleurs des profondeurs marines tu verras, comme une rivière liquide, des souvenirs oubliés… la piste ouverte au désert des mots doit te guider sur le sentier qui mène à ce que tu cherches. »
Blason : Infinitude d'Amour en larme : où es-tu ?
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La Vallée des Saints
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